Le plus regrettable dans ces affaires qui entachent la
classe politique, c’est qu’elles jettent le discrédit sur tous les élus.
Jamais les Français n’ont eu aussi peu confiance leurs élus. Partout on entend
« ils sont tous comme ça », « ils sont tous pourris ». Forts
de cette certitude les électeurs sont tentés d’excuser les malversations sur le
double autel d’une immoralité généralisée et d’une prétendue efficacité. Il en
est ainsi à Levallois où conscients de la situation de la majorité municipale
LR/UDI/PCD, les Levalloisiens accordent l’absolution au motif de la supposée
réussite de la ville, selon les critères qu’on leur assène à force de
propagande.
Et pourtant, il existe à Levallois comme en France,
dans toutes les familles politiques, des élus décidés à servir le bien
commun sur la base de leurs valeurs et dont le dévouement est injustement
entaché par les agissements de ces quelques uns sans foi ni loi qui réduisent
leurs mandats à la prédation personnelle et familiale.
Aux Levalloisiens, nous rappelons que nous sommes trois
élus d’opposition, tous en activité professionnelle, ne bénéficiant d’aucune
indemnité, de disposant d’aucun collaborateur payé par la mairie ou un parti
politique, que nous devons prendre de nos temps personnels souvent au détriment
de nos engagements professionnels et familiaux pour défendre notre conception
de l’intérêt général.
Nous œuvrons sans relâche à faire valoir notre
conception de la justice sociale, du développement durable, de l’intérêt
général sans en tirer aucun autre avantage que le sentiment d’être utiles
aux Levalloisiens.
A titre d’exemple, notre engagement a permis de révéler
l’affaire Bygmalion à Levallois, d’identifier les manques à gagner pour la
ville dans de nombreuses affaires immobilières troubles telle celle dite des
« tours de Levallois » qui a fait perdre aux contribuables
levalloisiens plus de 100 millions d’euros.
Certaines de nos initiatives ont pour partie été
reprises par la majorité tels les Conseils de quartier. Nous regrettons
toutefois leur forme actuelle n’accordant aucune liberté à leurs membres.
Cette réflexion pose la question de la rénovation
de notre démocratie représentative. Si la transparence est souhaitable, elle
n’a de sens que si elle est associée à une profonde revalorisation du statut de
l’élu. Le contrôle des élus doit aller de paire avec un statut plus
protecteur de ces derniers. La qualité des élus s’apprécie dans les compétences
individuelles et leur capacité à représenter la diversité de la société
française.
A ce titre, il est urgent que le législateur créée un
véritable statut de l’élu afin de limiter la possibilité de cumuler les
mandats dans le temps tout en organisant les conditions pour que chacun, quel
que soit sa situation professionnelle, puisse prendre le risque d’exercer un
mandat électif.
Comment aujourd’hui un salarié, un artisan, commerçant,
chef d’entreprise peut-il prendre le risque du mandat électif dès lors qu’il n’est
ni assuré de retrouver son emploi ou sa clientèle, ni même de voir son
engagement électif valorisé par la suite ?
Il nous apparaît indispensable de clarifier les
conditions de reconnaissance des acquis de l’expérience des élus, d’organiser
les conditions de leur reconversion, de protéger les salariés et chefs
d’entreprise. Les conditions d’indemnisation constituent également un levier
pour attirer les meilleurs vers les mandats électifs.
La qualité de la gouvernance locale et nationale dépend
pour partie de la qualité des élus. Ne
laissons pas les malhonnêtes triompher et emporter avec eux le bien le plus
durement : notre Démocratie. Ayons de bons élus pour mener de bonnes
politiques.